François Bayrou, que j'accueille ce mercredi, fait un pari audacieux. Casser, par sa candidature à la présidentielle, un système de bipolarisation qui, a ses yeux, fait du parlement une chambre d'enregistrement, du parti majoritaire un parti de godillot, du président un monarque et des citoyens les spectateurs démobilisés d'une joute politique étrangère à leurs préoccupations. Héritier d'une tradition centriste européenne et sociale qui n'a jamais vraiment réussi à s'affirmer dans la cinquième République , il mise en fait sur la crise de confiance dont souffrent les politique pour faire émerger une force nouvelle, centrale susceptible de devenir le pivot de la vie politique. C'est un défi que d'aucun peuvent juges don quichotesque mais qui n'est pas a priori condamné et qui intéresse de plus en plus. La preuve en est que certaines personnalités anciennement UDF et ralliée à l'UMP, reprennent langue avec François Bayrou et que tel ou tel socialiste entretient les meilleur rapport avec le président d' UDF sans pour autant renier son appartenance partisane. François Bayrou est têtu. Il est convaincu d'avoir posé un acte fondateur en refusant d'accorder sa confiance au gouvernement de Dominique de Villepin. Mais il n'est pas pressé. Il prend son temps. Son bras droit, la députée européenne Marielle de Sarnese confie qu'il ne partira vraiment en campagne qu'à partir du début de l'an prochain. Rien ne sert de courir ! Il suffit ... d'arriver à temps. Et pour le président de l'UDF, arriver à temps c'est lors de l’élection présidentielle passer la barre des 10% des suffrages des électeurs, voire faire mieux encore. |