Bertrand à l’UMP: Nicolas et son double!
« ll serait bon que Nicolas Sarkozy redevînt le patron de l’UMP », avait dit en substance Patrick Devedjian. Eh bien ! Ce sera presque chose faite avec l’arrivée de Xavier Bertrand à la tête du parti majoritaire.
Patrick Devedjian était un proche du président. Lié à lui depuis plusieurs décennies. Il faisait parti du clan. Mais les deux hommes ne se ressemblent pas.
Xavier Bertrand, lui, ne fait pas partie de la famille sarkozienne. Il n’a pas de passé partagé avec le chef de l’Etat. Entre les deux hommes n’existe aucune relation affective. Mais ces deux là ont beaucoup en commun. L’un et l’autre se targuent de ne pas appartenir à la caste de l’énarchie. Tous deux sont hommes de terrain. La proximité, le débat, la confrontation avec la base, ils connaissent. Ils aiment cela. Xavier Bertrand, depuis qu’il est secrétaire général adjoint de l’UMP, n’a eu de cesse de courir les campagnes à l’instar d’un président de la République qui, chaque semaine, effectue un voyage en province. Le ministre, comme le président, est un as de la communication, friand de médias, habile à se faire valoir et à mettre en scène son action. Il partage avec son modèle la philosophie du résultat et de l’efficacité. Le chef de l’Etat sait que le bientôt secrétaire général de l’UMP est tout comme lui habité par un formidable appétit de pouvoir. Il en joue tout en y prenant garde.
Le nouveau patron de l’UMP, à la différence de son prédécesseur sera donc en quelque sorte le double du président, prompt à mettre en œuvre voire à anticiper les desiderata de l’Elysée.
Le choix est astucieux. Xavier Bertrand est apprécié des militants. Ceux-ci se reconnaissent en lui. Ce personnage tout en rondeurs et qui a le tutoiement facile est aussi populaire dans les rangs de l’UMP qu’il est détesté au sein du gouvernement où il a l’image d’un faux cul et la réputation d’être le mauvais camarade de la classe, toujours prêt à planter un couteau dans le dos de ses pairs pour se hausser du col. Celle peu crédible il est vrai, de son accession à Matignon le moment venu. L’ami de toujours, le fidèle parmi les fidèles, Brice Hortefeux demeure le mieux placé pour remplacer éventuellement François Fillon à moins que Nicolas Sarkozy ne choisisse pour ce poste, quand viendra l’heure, un Claude Guéant ou un Xavier Darcos.